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1955 : 4 Couvertures sep1955
                
 
 
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Cliquez sur le titre de chaque couverture pour agrandir celle-ci
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A PROPOS DE
sep1938
" Loin de laisser transparaitre ses problèmes dans ses toiles, il retourne à ses sujets de prédilection, les gamins adorables, tableaux innocents aussi éloignés des procès de la guerre froide que des perturbations de sa vie personnelle.
Un univers qui respire la jovialité, peuplé de gamins adorables, traversant la vie avec un mélange d’audace, d’énergie, de gentillesse, et qui font confiance aux adultes qui les entourent. Les grands scouts aident les petits, les chefs sont attentifs et fiables.
Et contrairement aux stéréotypes hollywoodiens qui les montrent obsédés par le sexe, les ados de Rockwell sont des adultes en herbe, sérieux et responsables.
Mais on sent à l’évidence que le Post ne comble plus les ambitions de l’artiste. Les conflits avec la direction se multiplient, Ken Stuart - rédacteur en chef - commence à refuser certaines de ses propositions, estimant qu’elles ne sont pas la " Couverture Rockwell " idéale. Stuart exige de plus en plus souvent des modifications, une fois la toile achevée.
De plus, avec l’arrivée croissante des magazines photos, dont " Life " fut le fer de lance, les illustrateurs ne sont plus essentiels au succès d’une couverture.
En septembre 49, Stuart  avait fait retoucher une partie d’un tableau sans en avertir Rockwell (" Before the Date " du 1949 09 24 ). Les raisons en sont assez floues, mais il en ressort que le tableau était "immoral" pour la direction du Post, laissant suggérer par sa perspective que les deux personnages de la couverture s’habillaient dans la même pièce avant leur rendez-vous amoureux, ce qui était inconcevable à l’époque !
Dans son autobiographie, Rockwell ne parle guère de l’incident, mais il a été blessé au vif, et a menacé dans une lettre Stuart et Ben Hibbs - l'éditeur depuis 1942 – de ne plus fournir de couvertures s’il doit être considéré comme un tâcheron du pinceau ou comme un vulgaire moyen de reproduction mécanique.
La crise se résoudra avec le temps et quelques flatteries de la part de Hibbs, mais entre Rockwell et le Post, ce ne sera plus jamais comme avant. " ( Karal Ann Marling in Rockwell © Taschen 2006 )
Laissons ces problèmes de côté et retournons voir nos magazines !
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285eme couverture #285 1955 03 12 Collection of Covers    
Pour information, la couverture du 1955 03 12 " Collections of Covers " est un collage fait par le Post à partir de couvertures de Rockwell, pour rendre hommage à leur longue collaboration. Certains la comptent dans la liste des couvertures " Rockwell " d’autres, non. Il en est de même avec la couverture du 1963 12 15, " Kennedy in Memoriam " qui n’est autre qu’un habillage en noir de la couverture du 1960 10 29 " John Fitzgerald Kennedy " qui est comptée, ou non, c’est selon. C’est pourquoi dans le décompte des couvertures de Rockwell circulent trois nombres : 323, 322 ou 321.
Je m’en tiens aux 323 car finalement, ces deux couvertures ont bien la signature de Rockwell, même si elles ont déjà été publiées sous d'autres formes. ( Mais je n'ai certainement pas plus raison que ceux qui n'en comptent que 321 ou 322 ! ) Et donc, celle-ci porte, dans mon décompte chronologique, le #285.
Ce sont les deux éditeurs du Post, Ben Hibbs et Kenneth Stuart qui ont décidé d'honorer Norman Rockwell  à travers des couvertures réalisées pendant quatre décades. Ce ne sont pas forcément les plus connues, ou les plus marquantes.
Personnellement, j'aurais préféré voir "Salutation", "No Swimming", "Christmas", "Sunset", "The Doctor and the Doll", "Under Sail", "Homecoming G.I", "Shuffleton's Barbershop" et "Saying Grace". Mais ça n'engage que moi!
Regardez ici mon montage personnel !
Le Post n'a jamais été un magazine d'informations. Par exemple, la mort de Lincoln n'était relatée qu'en page deux du journal en 1865.
De sa fondation en 1728 par Benjamin Franklin sous le titre de "The Pennsylvania Gazette" en passant par l'année 1821 quand il devint le "Saturday Evening Post", et jusqu'à cette année 1955, il a été un magazine de nouvelles, et d'histoires illustrées où les évènements n'étaient pas la priorité. On en parlait, car il fallait mais sans le sensationnel ni l'urgence.
Ce magazine a été la pierre angulaire de nombreux novellistes, écrivains, polémistes, politiques et artistes, et ce n° du 1955 03 12 rendait hommage au plus célèbre d'entre tous, celui qu'on identifiait sans avoir besoin de voir sa signature.

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286eme couverture #286 1955 04 16 The Art Critic (100,5 x 92cm)
Une fois de plus , Rockwell rend sa peinture réellement vivante. Il avait l’art d’ajouter humour et caractère à ses tableaux en y incorporant une photographie ou un autre tableau, et c’est ce qui rendait ses œuvres vivantes.
Le jeune garçon regarde le médaillon qui est posé sur la poitrine de la femme du tableau. Celle-ci roule des yeux étonnés, comme si il était en fait intéressé par une certaine partie de l’anatomie de la dame…
Les trois personnages sur l’autre tableau semblent outrés de son attitude. Peut être qu’ils sont simplement jaloux, car eux ne peuvent s’approcher…
Le jeune garçon est Jerry Rockwell, un des fils de Rockwell et la dame du tableau n’est autre que Mary Barstow  Rockwell, femme du peintre et maman de Jerry !
Quant aux trois personnages de l’autre tableau, ils sont une parodie de deux tableaux de maitres Flamands que Rockwell aimait beaucoup, Frans Hals (The Company of St George Militia (1616) et Rembrandt (The Syndics of the Clothmakers Guild(1662) Rockwell s’est d’ailleurs inspiré de l’étude préparatoire de Rembrandt en n’en gardant que trois personnages.
Une copie du tableau de Rembrandt était accrochée dans son studio de New Rochelle dans les années 1920, et Rockwell pouvait en admirer une autre copie à chaque fois qu’il pénétrait dans le bureau de George Horace Lorimer, éditeur du Saturday Evening Post, et donc patron de l’artiste !
Rockwell a peint énormément d’esquisses avant de finaliser son tableau, le paysage qu’on peut voir sur les dessins préliminaires a été remplacé par nos trois Flamands, et le modèle du début a été remplacé par Jerry.

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287eme couverture #287 1955 06 11 Marriage Licence (115,5 x 108cm)
Le mariage était un thème que Rockwell explora tout au long de sa longue carrière. Parmi ses reflexions figure “Marriage License” qui parut en couverture du Post le 1955 06 11. Cette peinture nous montre un clerc de mairie qui semble se désintéresser de la scène qui se déroule devant ses yeux. C’est la fin de l’après-midi, et il espère certainement pouvoir rentrer chez lui après cela. Des couples d’amoureux passent régulièrement à la mairie et le clerc en est blasé, mais ce couple-là est enthousiaste à l’idée de remplir les documents du mariage, et les toutereaux semblent tant apprécier ce moment qu’ils ne sont pas pressés.
Les deux modèles, Joan Lahart et Francis Mahoney se mariaient réellement ce jour là. Ils venaient de Lee, Massachusetts. A propos du jeune marié, Rockwell disait “ Vous savez, c’est un peu un portrait de moi. C’est comme cela que j’aurais aimé paraître si j’en avait eu la possibilité”
Pour les remercier, Rockwell leur offrit le sketch* qu’il réalisa en cadeau de mariage. Ils eurent la générosité de le donner au Norman Rockwell Museum en 1983.
C’est Jason Braman, un résident de Stockbridge, Massachusetts,  qui servit de modèle pour le clerc.
Et sa belle-fille, Anne Braman posera pour Rockwell pour la couverture du Post "Surprise" qui paraîtra l'année suivante, le 1956 03 17.
Situé dans la ville du clerc, à quelques pas du premier studio qu’occupait Rockwell à Stockbridge sur Main Street, “Marriage License” capture, à travers les panneaux de bois foncés, la fascination qu’avait le peintre pour les artistes hollandais du 17ème siècle. L’immeuble lui-même ressemble à un tableau de Vermeer intitulé “ A Street in Delft”
Pour rester dans le style ancien, Rockwell remplaça le meuble à tiroirs que l’on voit sur le sketch par un vieux poele provenant d’une ancienne gare. Il attachait énormément d'importance au choix des accessoires.*
Jason Braman,* le modèle pour le clerc, venait juste de perdre sa femme au moment où Rockwell peignit ce tableau, et l’authenticité de son regard donne encore plus de force à ce tableau.
*Ces photos viennent des Archives du "Norman Rockwell Museum", Stockbridge, Massachusetts.

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288eme couverture  #288 1955 08 20 A fair Catch (89 x 84cm)
 Norman Rockwell a poussé un peu loin les limites avec cette couverture. Beaucoup des lecteurs du Post  y ont vu de l’humour, mais certains d’entre eux se sentirent offensés par une telle illustration ! Bien sûr, ça devait arriver un jour ou l’autre, Rockwell ne voulait pas se cantonner à peindre toujours les mêmes sujets.
Remarquez la justesse de la représentation du pêcheur vis-à-vis de la photo prise en studio.*
Mais Rockwell aimait aussi prendre des risques. Ce tableau avec une sirène à moitié nue en est la preuve.
Le modèle qui posa pour la sirène était professionnel * et venait de New York. Contrairement à son habitude d’employer des modèles dans son voisinage, Rockwell, cette fois ci n’avait pas voulu mettre une de ses voisines en porte à faux avec le reste de la communauté.
Une des anecdotes lues à propos de ce travail de Rockwell est que le photographe attitré de Rockwell, Bill Scovill, n’a pas mis la tête en dehors du voile noir de son appareil photo pendant toute la séance de pose, se contentant de donner des ordres sans jamais apparaitre, tellement il se sentait gêné !
Drôle d’époque, non ?! La légèreté des mœurs n’avait pas pignon sur rue !
Le département « Courrier des lecteurs **» du Post reçut de nombreuses lettres à propos de cette couverture.
11 d’entre elles la trouvaient de mauvais goût, 21 la trouvaient carrément obscène, mais 245 la trouvaient correcte et humoristique
Voici un florilège des courriers publiés dans les éditions du 24 septembre et du 22 octobre 1955.
Alvin Mahnke,  de « Three Rivers », Michigan, voulait savoir où il pouvait en attraper, et quelles sortes d’appâts est-il conseillé d’utiliser pour les prendre. Faut-il une licence ? Combien de prises maximum autorisées ?
Susan Lachapelle de Worcester, dans le Massachusetts, déplore le passage du Post d’un magazine qu’on est fier de mettre sur ses étagères à un magazine qu’on a envie de cacher à cause de sa couverture obscène.
Un pasteur, E.A.E.Palmquist, de Philadelphie, Pennsylvanie dit qu’il aurait été choqué de voir la sirène en train de cuire dans une marmite d’eau bouillante.
Margaret Bierschenk, de Pennsauken, New Jersey remarque que certains lecteurs n’ont pas « l’os de la rigolade » inséré dans leur corps…
Joseph L. Chapman, de Margate City, dans le New Jersey, dit qu’il n’aime pas les homards. Par contre, les sirènes…
Vicky Smits, de Sudbury, Canada veut bien que son mari ramène une sirène, mais seulement s’il rapporte aussi un faune pour elle..
Mrs James E. Gaston de Fairhope, Alabama, pense que M. Rockwell ne devrait pas dessiner de couverture obscène.
L.W. Davis se demande qu’est-ce qui pourrait être plus chouette qu’une jeune et innocente sirène toute fraichement sortie de l’eau.
Mrs M.H.Williams, de Tangent, Oregon demande (à un des lecteurs offusqués)  Que pensiez-vous que porte une sirène ? Un sweatshirt ?
Agnes Reese, de Westminster, Maryland s’insurge : «La sirène de Norman Rockwell, obscène ? Quelle blague ! »
Peg Newman, de Schenectady, New York, conclut : « Maintenant que cette couverture est parue, je ne suis pas seulement étonnée par l’artiste (que j’ai toujours considéré comme merveilleux) mais je le suis aussi par les éditeurs qui ont autorisé la publication d’une telle couverture…
*Ces photos viennent des Archives du "Norman Rockwell Museum", Stockbridge, Massachusetts.
**Source "Courrier des lecteurs" : THE NORMAN ROCKWELL ALBUM par NORMAN ROCKWELL (© Double Day & Company 1961)
 
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