sep16
                     1929 : 11 Couvertures    Index
 
 
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112eme couverture #112 1929 01 12 Gossips (? x ?cm)

Van Brunt posa aussi pour cette couverture, "Gossips" qui parut le 1929 01 12. Il servit de modèle pour les trois commères ! Eh oui, c'est bien lui !
Rockwell avoua qu'il se régalait à le voir poser dans le vieux costume d'époque, tirant sur sa longue robe et faisant la révérence, un vieux chapeau clinquant incliné sur un oeil et sa pipe lançant des ronds de fumée depuis son "perchoir" derrière sa moustache !
Rockwell avait eu l’idée de prendre Van Brunt et de le représenter en femme en lui enlevant sa célèbre moustache
Mais JKVB restait stoïque, se moquant du qu'en dira-t-on et jouant son rôle comme un vrai professionnel ! Et cela satisfaisait George Lorimer. l'éditeur du Post qui se plaignait souvent que Van Brunt était tellement reconnaissable avec sa moustache que les lecteurs commençaient à se lasser ( Et ils avaient raison, rajoutait-il !)
Cela avait coûté 10 dollars à Rockwell quelques années plus tôt de convaincre son ami James de raser ses bacchantes, mais cela donna à celui-ci l'occasion de poser encore pour Rockwell sans que cela ne dérange Lorimer. (comme pour la première couverture couleur du Post le 1926 02 06 "The Sign Painter" )
Il tenta bien, ensuite de retrouver ses attributs, mais sa nouvelle moustache n'atteignit jamais les 8 pouces et demi qu'elle faisait avant.
Rockwell aimait beaucoup Van Brunt.
"C'était un modèle qui restait toujours très calme. Il était de très plaisante compagnie, et il me régalait avec ses histoires d'armée et ses souvenirs de la guerre de Sécession et de celle contre les Espagnols. Il avait une voix forte, et, quand il racontait, les intonations de sa voix faisaient penser à des ordres qu'on donne à la cavalerie  dans le Wyoming par un jour de grand vent ! Même pendant les pauses - qu'il trouvait inutiles, mais j'insistais pour qu'il les prenne - , il continuait à me raconter ses histoires  en arpentant le studio de long en large pour, disait-il se dégourdir les jambes."
On retrouvera encore une fois Van Brunt  à la fin de cette année 1929 et ensuite, 10 ans après, pour une couverture qui parut en 1939, soit des années après sa mort.
Hommage ultime de Rockwell pour James K. Van Brunt.
 
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A PROPOS DE
sep1938


Les rapports de Rockwell avec Lorimer, l’éditeur du Post, étaient plus que cordiaux. Rockwell raconte :
"Après la crise, je devins plus intime avec M. Lorimer.. Une sorte de rapports père-fils.
Quand j’allais le voir dans son bureau, il n’était pas rare que nous parlions pendant une demi-heure, mais je repartais toujours avant qu’il ne se soit levé de son bureau. Et je ne l’ai jamais vu en dehors de son bureau. Ni son bureau sans lui dedans, d’ailleurs. Dès le début, il m’appelait « Norman », mais je l’ai toujours appelé « Monsieur Lorimer ».
Il a toujours été indulgent avec mes petites marottes. Comme ma notoriété grandissait davantage à chaque nouvelle couverture, j’avais pris l’habitude de signer mon nom de plus en plus grand. Au début je signais « norman rockwell » puis « Norman Rockwell » puis « NORMAN ROCKWELL »…
Finalement, M. Lorimer me suggéra de réduire un peu ma signature de façon à ce qu’elle ne devienne jamais aussi large que le nom du journal. " Nous devons préserver les proportions, ajouta-t-il. Vous apparaissez sur le Post, mais ce n’est pas le Post qui apparaît à travers vous."
Je fus surpris. Mais je réduis ma signature... et ma vanité !" **

**Extrait du livre : " MY ADVENTURES AS AN ILLUSTRATOR " par THOMAS ROCKWELL
( © CURTIS PUBLISHING COMPANY 1960 ) page 83
                                                              
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113eme couverture #113 1929 02 16 The Age of Chivalry (101,5 x 76cm)

"Harry Seal fut un de mes modèles réguliers. Je l’ai employé aussi bien pour des couvertures que des publicités ou des illustrations.
Mais il avait une apparence trop caractéristique pour que je l’emploie trop souvent : il avait un corps rond, gras avec une bonne bedaine, des petits bras et des petites jambes. (quelqu’un m’a dit qu’il ressemblait à une tortue)
Son visage était grassouillet et plutôt carré, avec un grand nez en trompette, des yeux ronds, avec des belles poches dessous et de grands sourcils noirs au dessus.
En dessous son nez, son visage s’inclinait dans une même ligne droite de sa petite bouche serrée à son double menton, et ses bajoues, passant par-dessus les grands faux-cols qu’il mettait toujours. Et son teint était rougeaud. Et je me doutais de la raison…
Il avait hérité un demi million de dollars de son père, qui tenait une manufacture de poudre. Mais quand il eut tout croqué, il revint du voyage qu’il faisait autour du monde et dut travailler. Il devint modèle à l’Art Students League ** à New York.
Il était toujours très bien habillé et très poli. Il ne pouvait pas s’empêcher d’être gourmand et avait toujours envie de manger quelque chose et de boire des alcools forts.
Un jour qu’il posait justement pour cette couverture, "The Age of Chivalry" - où je faisais le portrait d’un homme qui s’était endormi en lisant son livre – il tenait son rôle parfaitement car il semblait réellement endormi. Soudain,  il sursauta d’un coup et me dit, en roulant des yeux partout autour de lui : «Je me sens faible... vous n’auriez pas un peu de whisky dans le coin ?».
Je courus dans la maison et dégottai une bouteille. Il en but une bonne rasade et dit « Ah, ça va mieux. C’est une bonne chose, M. Rockwell, c’est une bonne chose. »
Et tous les autres jours, il se sentait subitement faible et je devais le "ranimer" avec une lampée de whisky !"

** ( L'Art Students League avait été créée en 1875 par une poignée d'étudiants, et c'était devenu un passage quasiment obligé pour qui voulait percer dans le métier. De nombreux artistes dont Norman Rockwell, James Montgomery Flagg , Howard Pyle, Howard Christy, Roy Lichtenstein, pour ne citer que les plus connus, sont passés faire leurs études artistiques dans les murs de cette école. Cette école d'art était évidemment fréquentée aussi par de nombreux modèles, dont Harry Seal.
Norman Rockwell suivit le cours de George Brant Bridgman ( curieusement orthographié "Bridgeman" dans la biographie de Rockwell (MY ADVENTURES AS AN ILLUSTRATOR Pages 36 à 38) qui était un maitre de l'anatomie et des visages.

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114eme couverture #114 1929 03 09 The Doctor and the Doll  (81 x 66,5cm)          

Voici une des couvertures les plus connues de Rockwell " Doctor and the Doll "du 1929 03 09, qui m'a fait lever à 2h45 du matin, mais le jeu en valait la chandelle ! C'est encore une fois  Pop Fredericks qui pose , mais pour un rôle de Docteur, cette fois. Voici d'autres couvertures qu'il a faites.
Une fois de plus, Rockwell combine l'innocence de l'enfance avec la sagesse de la maturité - un peu comme dans "Meeting of Minds" - nous montrant ainsi que le fossé des générations peut se reboucher quand le besoin mutuel s'en fait ressentir.
Souvent, les scènes de Rockwell se tiennent à l'extérieur, mais cette célèbre illustration est une scène d'intérieur. Rockwell nous donne un minimum de détails nous prouvant les compétences du docteur, et la fillette ne s'y est pas trompée : le diplôme, les livres de médecine, le beau sac en cuir, le stéthoscope et la reproduction d'un tableau représentant d'anciens médecins. D'ailleurs, cette reproduction fait un peu penser à "La leçon d'anatomie du docteur Tulp" par Rembrandt (1632)
Le sérieux du Docteur, les espoirs que met la petite fille en lui, la poupée qu'elle a deshabillée pour l'examen, les décors, tout concourt à la réussite de cette couverture exceptionnelle.
Rockwell avait déjà réalisé une interprétation de ce thème en 1923 pour le "Literary Digest", et il en fera une autre pour une campagne publicitaire du laboratoire pharmaceutique "Upjohn" dans les années 1940. Voici les trois réunies.

Il y a quelques années, une dame âgée, toute frêle dans son fauteuil roulant est arrivée sans s’annoncer au Norman Rockwell Museum à Stockbridge.
Comme son aide la déplaçait dans les différentes allées du musée, certains notèrent qu’elle avait une vieille poupée avec elle. Puis, elle parla :
" Mon nom est Rosemary Hunter. J’étais la petite fille qui a posé pour « The Doctor and the Doll ». J’ai gardé la poupée pendant toutes ces années, et je voudrais en faire don au musée ".
Maintenant cette poupée est une des pièces maitresses de la collection du musée.
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115eme couverture #115  1929 04 20 Welcome to Elmville (84 x 68,5cm)

La Sarkozyte aigüe ne date pas de maintenant... Regardez  "Welcome in Elmville" du 1929 04 20 ! Pas les mêmes moyens, mais la même envie !
C'est Dave Campion qui pose encore une fois pour Rockwell, et il faut dire que cela lui va très bien ! Le radar manuel est toujours du côté de la loi, de toute façon, et vous n'échapperez pas au coup de gourdin !
On n'a pas vu le véhicule, mais encore une fois, Rockwell, grâce à sa technique, nous donne l'illusion qu'une voiture vient de passer à toute allure.
Cette scène s'est réellement passée, avec Rockwell comme acteur, face au shériff d'Amenia, dans l'état de New York et non à Elmville.
A cette époque, les villes payaient leurs taxes avec le produit des amendes reçues, et le flic d'Amenia prit vraiment Rockwell en excès de vitesse au niveau du panneau "Bienvenue à Amenia" !
Des années plus tard, un autre policier arrêta Norman Rockwell à Philadelphie pour lui faire signer sous serment son témoignage à propos d'un accident. En fait Rockwell n'avait quasiment rien vu de l'accident et était réticent à témoigner. Mais il soupçonna le policier d'avoir tenu au "témoignage" de l'artiste uniquement dans le but d'avoir un autographe sur le document !

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116eme couverture #116 1929 05 04 Twins (? x ?cm)

"Les désirs prennent parfois des contours plus charnels, fantasmatiques ou réels . Dans "Twins",  un courtisan est sérieusement embarrassé car il ne sait à laquelle des deux sœurs identiques faire sa déclaration. Mais le regard de la deuxième sœur montre fort clairement que l'autre a connu l'amour la première".**
J'aime bien le miroir, derrière les deux jumelles, il donne une belle profondeur à la scène, rendant les regards encore plus démonstratifs.
Et puis Rockwell continue à masquer de plus en plus le titre du magazine. Le mot "Saturday" est bien entamé et caché en partie, maintenant. (Regardez les couvertures précédentes de 1929, Rockwell prend vraiment ses aises avec le titre !) Lorimer doit continuer à compter la place qu'il reste en couverture !

** D'après Harry Morgan: http://theadamantine.free.fr/rockwell.htm

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nu #117 1929 06 15 No Swimming (? x ?cm)

Huit ans et une semaine avant cette couverture, Norman Rockwell révolutionnait l'art du cadrage avec une couverture déjà intitulée "No Swimming". Deux des gamins sortaient du cadre et le troisième disparaissait derrière ce cadre, le tout dans une course endiablée contre l'homme de loi, qu'on ne voyait pas, mais dont on sentait le souffle ! Une étape essentielle dans la carrière de Rockwell, et une de ses plus célèbres couvertures.
Eh bien, les gamins seront toujours des gamins, et enfreindre les règlements est un de leurs sports préférés ! Quoi de plus attirant qu'un panneau "Baignade interdite" quand il fait beau et qu'on a chaud?
Les mômes ont oté leurs fringues,  certaines sont même pendues au panneau, comme un pied de nez à la loi, les chapeaux sont posés, le lance pierre attend sagement la fin de la baignade. Le chien fait le guet.
La gamine a vite compris qu'il vallait mieux ne pas se blesser la vue, et, elle doit penser que si elle ne les regarde pas, ils ne la verront pas !
Espérons qu'elle se rappellera ce qu'elle doit acheter sur la marché après une telle "tempête sous un crâne de jeune fille innocente" car comment expliquer à maman ce qui lui a fait perdre ses moyens ?....
Et, si cela se trouve, c'est la fillette qui, cette fois, va prendre ses jambes à son cou !

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118eme couverture #118 1929 07 13 The Tourist   (? x ?cm)                                
      
Rockwell a montré beaucoup de moyens de transport différents dans ses couvertures. On a vu - ou on verra - des gens se déplacer en voiture ou en camion ("The Flirts"), en bateau ("The Cruise"), en avion ("First Flight"), en train("New York Central Diner"), dans une caisse à savon ("Soap Box Racer"), en auto-stop ("Miami Bound ") et même sur des échasses ("Stilt Walker") !
Mais la mule est le meilleur moyen de voir les montagnes de l'Ouest.
On retrouve ici Harry Seal et la mule s'en souviendra ! Il doit peser un bon quintal et le regard de la bête en dit long sur ce qu'elle endure.
Mais lui prend son temps, il feuillette son livre en machouillant son cigare sous le soleil brûlant.
Son guide s'intitule "See America First" ("Voyez  l'Amérique en premier !")
En 1938, Rockwell reprendra ce titre pour une de ses couvertures. L'on y verra un authentique indien recevoir dans sa boite à lettres une brochure intitulée "See America First". 
Pauvres indiens, bafoués jusqu'au bout...
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119eme couverture #119 1929 08 03 Fishing (73,5 x 63,5cm)

Rockwell a fait plusieurs couvertures avec la pêche comme fil conducteur, en représentant le bonheur tout simple avec "Contentment", la retraite heureuse avec "Gone Fishing", le merveilleux avec "Summertime", l'acharné  avec "Sport", et même le fantastique avec"A fair Catch".
Il en a fait d'autres également pour d'autres magazines comme St Nicholas , ou Literary Digest avec "Man on a Dock fishing", ou bien encore "Maine Fish & Wildlife"  et  "Country Gentleman", mais aussi  des illustrations pour Coca-Cola et son fameux "Boy with fishing Pole", ou pour les calendriers de la série Four Seasons.
Papy devait passer dans le coin et a du demander à son petit fils si il pouvait essayer de tenter sa chance... et devant les yeux désabusés du gamin, il sort poisson sur poisson !
Mais on peut être sûr que quand il racontera cela à son club du troisième âge, les poissons deviendront de plus en plus gros et de plus en plus nombreux à chaque nouvelle réunion ! Une véritable pêche miraculeuse !
Ici, le papy ressemble beaucoup à Pop Fredericks, l'un des modèles favoris de Rockwell, mais, n'ayant rien trouvé dans mes livres ou sur le net qui pourrait étayer ma proposition, je n'affirmerai pas que c'est lui. .

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nu #120 1929 09 28 Making Friends (81 x 63,5cm)

Voici la cent-vingtième couverture de Rockwell pour le Post, et c'est la trentième où un chien  (deux ici, en l'occurence ) figure dans l'illustration ! Une couverture sur quatre ! Voici les vingt-neuf autres ici , et encore là !
Un jour l'éditeur de Life,  John Ames Mitchell dit à Norman Rockwell que le sujet le plus populaire pour la couverture d'un magazine était une jolie femme, ensuite, le second sujet le plus populaire serait un enfant et le troisième, un chien. ((Life , première version, s'arrêta en 1936. Rockwell collabora pour 28 couvertures, en voici quelques unes. )
Rockwell utilisa toutes sortes de chiens dans ses couvertures, du plus bâtard au plus pédigree. Certains pensaient de lui, alors qu'il cherchait dans la ville différents chiens pour ses couvertures, qu'il attrapait les chiens pour la fourrière, ou bien qu'il était un peu fou !
Il y a toujours eu des chiens dans la maison Rockwell, et Sherlock Holmes  n'aurait pas mis longtemps à deviner lequel des chiens - modèles inclus - était celui de Rockwell ! ( Arthur Conan Doyle publie justement une nouvelle - The Death Voyage , illustrée par Anton Otto Fischer -  dans ce numéro du Post ! )
A la fin des années 20, le couple Rockwell allait plutôt mal, et Rockwell reportait son affection sur son chien. Ils étaient très complices. Il s'appelait Raleigh, et les deux comprenaient vite qu'ils étaient malheureux l'un sans l'autre. Rockwell agrémentait même parfois sa signature d'un petit chien !

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nu #121 1929 11 02 Jazz it up (? x ?cm)

En 1929, le pays traversait des moments difficiles. Les époux Rockwell aussi. Irene était incapable de se débrouiller avec la vie que Norman menait depuis deux ans. Country clubs, réceptions, vie nocturne, soirées sans fin. Et deux longs voyages en Europe. Rockwell négligeait aussi son travail, et cela commençait à transparaître.
Et puis soudain, tout bascula ! Irene demanda le divorce. Elle était amoureuse d'un autre homme. Peu de temps après, Rockwell quitta sa maison pour aller s'installer à  l'Hotel des Artistes dans la 67ème rue à New York.
Mais malgré ses désillusions, Rockwell avait des contrats à respecter, et des tableaux à peindre. Les idées avaient du mal à venir, et il prenait sur lui.
Sur cette couverture ( la dernière du vivant de Van Brunt, qui mourut quelque temps plus tard ) on voit un violoniste qui se demande si il ne va pas changer d'instrument et passer au saxophone, instrument relativement récent. Et passer du classique au Jazz, mélange de musique née au début du XXème siècle. Bref, pour lui aussi, un grand chambardement !
Van Brunt masque sa célèbre moustache, qui empoisonne la vie de George Horace Lorimer !
Cet ami de Rockwell aura les honneurs d'une dernière couverture, mais seulement dix ans plus tard, en 1939, "The Druggist". Couverture posthume, ultime hommage de Rockwell à son ami James K. Van Brunt.
Rockwell donne encore dans le détail sur cette couverture, avec un saxophone conforme à l'invention d' Adolphe Sax, créateur belge de cette famille d'instruments. Et le peintre expose une dizaine de "Sheetmusic" qui étaient des livrets avec les textes et la partition des morceaux de musique de l'époque.
Rockwell divorça d'Irene O'Connor en 1930. Un mariage raté, de son propre aveu.

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nu #122 1929 12 07 Merrie Christmas (? x ?cm)

Traditionnelle couverture de Noël pour Norman Rockwell. On retrouve ici le modèle qui avait déjà servi de cocher sur la couverture du 1925 12 05 "Merrie Christmas".
Noël est une période de fête dans la vieille Angleterre, et le cocher a bien laissé ses passagers à destination. Il fait froid, une bonne couche de neige recouvre les maisons.
Son service terminé, il va certainement rentrer chez lui et dévorer la traditionnelle Oie rotie de Noël et le pudding du Yorkshire - chers à Dickens !** -, ajoutant ainsi quelques centimètres de plus à son imposante bedaine !
Ce Noël 1929, n'est pas particulièrement joyeux pour Rockwell. Ses déboires conjugaux ont fait qu'il a quitté la maison familiale et qu'il vit seul dans son appartement de New York. La créativité est en stand-by, et les idées viennent tout doucement.
Il a appelé cette période sa "Période Noire" ( Dark Period ) pendant laquelle il produisit par obligation, quelques illustrations qui ne lui plaisaient guère. Celle-ci en fait partie.
Pourtant, il a mis un soin tout particulier à exécuter le costume du cocher, on entend quasiment son fouet claquer au vent, sa besace doit bien contenir un petit présent, l'écharpe qui entoure son cou le réchauffe. Il manque même un bouton à son habit, et ses bottes sentent bon le cuir. La petite branche de houx sur son chapeau nous rappelle que c'est Noël.
Et son sourire jovial en dit long sur la soirée qu'il va passer.
Mais 1930 arrive, et les jours meilleurs ne vont pas tarder à se bousculer !

** Image du site http://swervecalgary.com/

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