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                     1940 : 7 Couvertures    Index
 
 
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 192eme couverture #192 1940 03 30 The Decorator (91,5 x 76cm)

"Et tu fais quoi, là?" semble dire le mari interloqué.
Il est là, peinard, sûrement harassé par une dure journée de travail, lisant tranquillement son journal, une bonne pipe au bec... et voilà que sa femme s'est mis en tête de changer le tissu de SON fauteuil ! Elle n'a donc que cela à faire? Ne lui reste-t-il pas quelques tâches ménagères à faire, de la vaisselle qui traîne, de la poussière à chasser, du repassage, que sais-je, un coup d'aspirateur, peut-être, ou bien encore les courses, qu'elle y retrouve ses amies pour babiller pendant des heures?!
"Qu'on me foute la paix! Et il est hors de question de changer quoi que se soit dans l'habillage de ce fauteuil ! Je l'ai hérité de ma grand'tante, et personne n'y touchera !"
Mais l'échantillon est déjà présenté, les mesures sont sur le papier, et nul doute que pour avoir la paix, il cèdera et devra désormais poser ses fesses dans un fauteuil plus moderne... ce qui devrait être un signe préparatoire à une refonte totale de la déco de l'appartement !
L' Amérique de 1940 vit encore sous le signe de la reprise après la grande récession des années 30's. Le travail et l'argent sont revenus dans les ménages, et la consommation bat son plein.
Qu'ils en profitent... L'Europe est à feu et à sang, et bientôt c'est l'Amérique qui devra faire un effort financier colossal pour combattre sur tous les fronts, et les ménages auront bien d'autres soucis et priorités que de changer le tissu des fauteuils.
Les Rockwell venaient de déménager, et nul doute que Mary Rockwell était investie de la mission de décorer la nouvelle maison qu'ils avaient achetée. Norman faisait confiance à ses goûts et lui avait délégué tout pouvoir ! De toute façon, il était bien trop pris par ses peintures pour avoir du temps pour cela...
Notez aussi que, s'il ne s'occupe pas du changement de déco, Rockwell essaie encore une fois un changement de signature... mais décidément, elle n'a pas le charme de l'autre, celle que l'on connait depuis ses débuts au Post ! Il reviendra épisodiquement à cette nouvelle signature, et en essaiera d'autres, mais sans grand succès.

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193eme couverture #193  1940 04 27 Census Taker  (99,5 x 78,5cm)

En 1790, le Congrès Américain décida de la création d'une agence gouvernementale qui s'appellerait ""Bureau of Census" ("Bureau du Recensement") et que cette agence officierait tous les dix ans,  quand les années se terminent par un zéro.
Aussi, au début de chaque décade, les hommes avec leurs grands livres apparaitraient autant dans les grandes villes que dans les petits villages comme Arlington. Munis de papiers officiels, il était du devoir de chaque Américain de répondre à leurs questions. Un jour, Peter Rockwell, écrivit qu'Arlington était si petite que tout le monde connaissait tout le monde et que c'était le genre d'endroit où vous pouviez aller à l'épicerie, faire vos courses, payer,  et reprendre votre monnaie dans la caisse sans même rencontrer l'épicier !
Rockwell nous dépeint une scène pleine d'humour où une dame, surbookée avec sa marmaille, reçoit l'agent recenseur en tablier, avec ses bigoudis sur la tête! Elle semble avoir des difficultés à mettre de l'ordre dans les naissances des enfants et doit recompter sur ses doigts pour être sûre de n'en oublier aucun des six. (Les trois garnements qui ont servi de modèles sont frères et soeur, il sagit de Julian, Thomas et June Kavorski )
Comme on peut le voir sur le livre, la scène se passe en Californie, et beaucoup de lecteurs du Post écrivirent au journal pour demander le pourquoi d'un parapluie et de chaussures en caoutchouc alors qu'il fait toujours beau dans cette partie de la Côte Ouest...
Certainement que William E. Johnson, le jeune recenseur venait de la Côte Est, du côté de New York !
Les recensements de population existent depuis l'antiquité et servaient surtout à prévoir les impôts que l'on pouvait prélever sur la population quantifiée.
De nos jours c'est beaucoup plus un outil économique donnant une foule de données que les gouvernements exploitent afin de définir certaines orientations.
Le gouvernement Américain, vient juste de mettre en ligne (le 2 avril ) les archives et toutes les données du recensement de... 1940, celui-là même que Rockwell a illustré. (En effet, une période de 72 ans est imposée avant de pouvoir disposer de ces infos. En conséquence, si les recensements de 1790 à 1940 sont disponibles, il faudra attendre encore dix ans pour celui de 1950 !)
Epluchez celui de 1940, et vous trouverez peut-être les renseignements collectés par notre jeune agent recenseur, William E. Johnson !

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194eme couverture #194 1940 05 18 Full Treatment (109 x 89cm)

Manucure, coiffeur, barbier, cireur de chaussures (qui, d'ailleurs, aurait bien besoin de faire ressemeler les siennes !) et petit cigare ! Qu'est-ce qu'on est bien quand il n'y a qu'à se laisser faire ! Tout le monde est aux p'tits soins pour lui, et Nappy Noyce, le modèle qui posa pour cette couverture devait être déçu que la pose ne dure que le temps des photos et non plus le temps de peindre la scène, comme dans la période d'avant les photos, quand les modèles passaient des heures à poser...
Mais le petit massage des joues lui plait bien, et son sourire en dit long sur sa satisfaction.
Rockwell n'avait jamais le temps de se payer de telles tranches de relaxation, mais il y pensait sérieusement, surtout quand un personnage important devait lui rendre visite.
Linda Darnell venait souvent prendre des cours de peinture auprès de Norman Rockwell, et celui-ci appréciait beaucoup quand elle venait.
Et un autre de ses visiteurs était le grand Walt Disney lui-même. Il s'arrêtait régulièrement au studio du peintre quand il passait dans la région.
D'ailleurs Rockwell lui dédicacera l'année suivante une de ses plus célèbres toiles, "Double Take". (Nous reviendrons prochainement sur cette couverture qui est la 1ère de l'année 1941 peinte par Rockwell )
C'est vrai que Rockwell et Disney avaient en commun l'art, l'humour, le patriotisme, la renommée et la fortune.

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195eme couverture #195 1940 07 13 Beach Scene (Boy with melting Ice Cream Cones) (58,5 x 45,5cm)

C'est qu'il na pas beaucoup de temps pour retrouver le bon parasol, les glaces commencent à fondre ! Sa petite amie risque fort de n'avoir plus qu'un cornet détrempé à manger !
Quelle idée aussi de ne pas avoir repérer le bon parasol quand il est parti, cela aurait été beaucoup plus simple !
Mais il reste bien encore une solution : si dans la minute qui suit il n'a pas retrouvé son chemin, eh bien il mangera les deux glaces, et n'oubliera pas de s'essuyer les mains, car cela doit déjà bien commencer à coller !
C'est John Newsom, âgé d'à peine quinze ans à l'époque qui servit de modèle pour cette scène estivale. Il faisait partie de la centaine de modèles que Rockwell était sûr de pouvoir utiliser dès qu'il en avait besoin. Il se rappelait chaque visage, et quand il le fallait, il appelait l'instituteur, le docteur, un voisin, Mary, les élèves de l'école ou ses propres garçons !
Il avait toujours besoin de modèles et cela lui joua un drôle de tour, une fois.
Une femme porta plainte contre lui, car elle avait remarqué qu'il suivait sa fille avec insistance. Rockwell eut toutes les peines du monde à lui expliquer qui il était et pourquoi il suivait sa fille. Heureusement, la police qui le connaissait bien se porta garante des intentions du peintre !
Cette année-là, les Rockwell ont passé leurs vacances d'été sur les plages de Provincetown, à la pointe du célèbre Cape Cod. Et pendant ce deuxième été dans leur nouvelle région, l'imagination était débordante d'idées nouvelles.
" Les idées sortaient de mon cerveau comme les truites sautaient dans la Batten Kill au soleil couchant " disait-il. ( La "Batten Kill" est la rivière qui passe à Arlington.)

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196eme couverture #196 1940 08 24 Returning from Camp (103 x 78,5cm)

A la fin de chaque été, , des milliers d'enfants rangeaient leurs affaires de camping, laissaient leurs souvenirs derrière eux, et faisaient le long voyage de retour pour aller retrouver les bras de leurs parents, anxieux de savoir si tout s'était bien passé.
Et puis on apprenait la vie en communauté, la solidarité, l'entraide, l'humilité. Cela vous forgeait le caractère ! C'était bien, ces camps !...
Apparemment, oui, et le plein de souvenirs est fait ! On trouve un serpent dans son bocal, un mulot dans sa boite, une tortue et sa ficelle pour ne pas la perdre (c'est qu'elles sont capables d'une sacrée pointe de vitesse, ces bestioles !), un nid encore accroché à ses branchages, un pied d'arum avec ses feuilles, et des jolies fleurs jaunes.
Et puis - Rockwell n'est jamais avare de détails -, on voit bien qu'elle a tout de la baroudeuse. Son sac à dos a une hachette accrochée sur un des côtés, et la poele à frire fait le pendant sur l'autre côté. La batte de baseball est bien calée par les sangles de la valise, et les pansements qu'elle arbore au genou et au doigt, laissent envisager des vacances plutôt sportives et animées !
Cette couverture n'a pas laissé les gens indifférents, car beaucoup de parents retrouvaient l'image de leur enfant sur cette illustration. Rockwell reçut un courrier important à propos de cette couverture, mais ce qui est étonnant, est que plusieurs de ces lettres demandaient au peintre si c'était un garçon qui s'était laissé poussé les cheveux, ou bien une fille qui avait posé comme modèle. Sur ce lien*, retrouvez quelques-unes de ces lettres qui implorent parfois le peintre de dire la vérité à ce sujet !
Malheureusement, nous n'avons pas la réponse de Rockwell, et ce sera à vous de vous faire votre propre opinion. La mienne est déjà faite...
Rockwell n'était pas étranger au camping. Une fois, il avait séjourné au Canada pour une chasse à l'élan et avait campé pendant six jours. Son guide et lui marchaient toute la journée à la recherche de ces grands cervidés, mais n'en virent jamais le moindre. Et il a plu tous les jours. Le soir ils campaient dans de petites cahutes.
Quand ils retournèrent au point de départ, ils apprirent que le fils du propriétaire de cet endroit en avait tué un dans l'après-midi, juste devant la porte de l'habitation principale !
De retour à Arlington, il s'assit devant sa cheminée, et se dit en lui-même : "Ils peuvent bien parler de chasse et de pêche autant qu'ils veulent, cela me passe au-dessus, maintenant !"
Et ainsi, il ne fut jamais frustré des histoires que les autres pouvaient raconter.
* Musée Norman Rockwell ( vous devez accepter les termes du contrat )

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197eme couverture #197 1940 11 30 Miami Bound (? x ?cm)

En route pour Miami ! Ce jeune homme a l'air d'avoir tout son temps et il s'accorde même un peu de repos. Sans doute vient-il de marcher quelques miles pour trouver un bon emplacement pour faire du stop car il a enlevé ses chaussures pour reposer ses pieds.
Il faut dire qu'il n'a même pas besoin de tendre le pouce, il a tout prévu pour se faciliter la tâche au maximum ! La destination est placardée sur sa valise et ses mains étant occupées à gratouiller son ukelélé, un p'tit graphisme sur le bagage vaut tous les pouces levés du monde!
L'autostop a toujours permis des voyages à pas cher, des rencontres, des découvertes, des détours intéressants, des aventures inattendues, mais aussi des drames parfois. C'est une philosophie du voyage. Savoir attendre, ne pas être pressé, être à l'écoute de celui qui vous emmène, ne pas être exigeant. 
Le regretté ( et irremplaçable ) Coluche avait fait un triomphe avec son "Autostoppeur" à la fin des années 70's mais n'allez pas croire que tous les "stoppeurs" soient ainsi.
Et puis la presse a tendance à monter en épingle les exactions que pourraient faire les autostoppeurs, et à passer sous silences les sévices dont ils font parfois l'objet. Il est ainsi bien plus facile de les pointer du doigt...
Bonne route au p'tit gars !

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198eme couverture #198 1940 12 28 Santa on a Train (96,5 x 76cm)

"Se pourrait-il que ce bonhomme fatigué soit le Père Noël plein de sourire et de vitalité que j'ai vu au Drysdale Department Store ?"
La surprise est totale pour ce petit gars, qui, quelques heures auparavant était probablement sur les genoux du Père Noël, en train de lui dire comment il avait été sage toute l'année et comme il méritait la totalité de la liste qu'il allait lui soumettre...
D'ailleurs, il a dans les bras quelques cadeaux estampillés de la griffe du magasin, il faut bien aider sa mère à les porter !
Le père Noël a du avoir une rude journée, car ce môme n'a pas du être le seul auquel il a souri, répondu, rassuré, encouragé, félicité... Il n'a plus qu'un but : se relaxer et retrouver son chez lui en attendant certainement une autre dure journée à venir. Les Pères Noël travaillent sur une courte période de l'année, mais c'est intense ! Il y a tant d'enfants à émerveiller.
Hélas, le pot aux roses vient d'être découvert et un mythe va sûrement s'écrouler, à moins que la mère du petit ne fasse preuve de trésors d'imagination pour rassurer son pt'it gars. C'est tout ce qu'on lui souhaite. Elle lui dira peut-être que c'est le jour de repos des rennes et que  le Père Noël a du prendre le train, ou que le vrai Père Noël ne pouvant être partout envoie des amis tenir son rôle pendant que lui prépare tous les jouets avec ses lutins....
Quelques années plus tard, pour la couverture du 1956 12 29 "Bottom Drawer", la désillusion sera encore plus cruelle, car cette fois, le gamin se rend compte qu'il a été berné depuis des années... Ce sera d'ailleurs la dernière couverture de Noël de Rockwell pour le Post et la boucle sera bouclée entre la première qu'il fit pour ce magazine,"Playing Santa" du 1916 12 09 où l'on voit un adulte acheter un habit de père Noël et "Bottom Drawer" où le gamin découvre l'habit du Père Noël, caché dans le tiroir du bas.

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