sep16
                     1926 : 10 Couvertures      Index
 
 
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Cliquez sur le titre de chaque couverture pour agrandir celle-ci

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A PROPOS DE
sep1938


En 1913, la famille  Rockwell déménage à Brown Lodge, 39 Prospect Street,** New Rochelle.
Norman loue son premier studio au 2ème étage du Covelly Building, 360 North Avenue.**
Ensuite, Rockwell et son ami Clyde Forsythe louent l'ancien studio** de Frederic Remington sur la Webster Avenue.
En 1915 ou 1916, Norman et sa famille emménage a Edgewood Hall, au delà de Webster Avenue. Il rencontre Irene O'Connor et l'épouse.
En 1916, à l'âge de 21 ans, il vend ses premières couvertures au Saturday Evening Post.
De 1921 à 1926, il loue à George Lishke le dessus d'un garage qu'il transforme en Studio au 40, Prospect Avenue.**
Après avoir loué quelque temps un appartement dans une maison au 218 Centre Avenue, il achète un cottage à Premium Point dans les années 1922 ou 1923
Ensuite...
... Rockwell raconte :
" En 1926, Irving Hansen, qui habitait une très belle demeure sur l'autre côté de la ville au 24, Lord Kitchener Street ** me proposa d'échanger nos maisons ! J'étais sidéré !
"Je ne peux pas accepter ça" , lui dis-je , "vous savez comment est ma maison !"
"Je sais" répondit-il, "mais ma mère habite la maison juste à coté, et je voudrais un bon voisin pour elle. Vous me donnez une petite somme en plus de l'échange, et l'affaire est faite !".
Je protestais à nouveau ( presque sincèrement ! ) et il réfuta mes objections ( facilement ! ) et nous fîmes affaire...
J'ai réfléchi immédiatement aux plans pour construire un nouveau studio au dessus du garage, derrière la nouvelle maison. Dean Parmalee, un architecte, ou plutôt un ami qui était architecte, et moi décidâmes que le studio serait dans le style des premières maisons américaines."**

Il fut dessiné à partir de la "Wayside Inn" de Sudbury, Massachussets, où Rockwell et Parmalee passèrent une nuit entière pour s'en imprégner. Rockwell dormit d'ailleurs dans le lit où Paul Revere, grand héros Américain est censé avoir dormi.
Le studio fut construit à l'identique, et même une cheminée fut installée, avec une bouilloire métallique pour créer une atmosphère qui aurait certainement plu à Benjamin Franklin.
Tout cela coûta, prêts et taxes comprises 23 000 $ à Norman Rockwell.
Mais comme il gagnait 45 000$ par an rien qu'au Saturday Evening Post, aucun problème pour lui, c'était l'artiste le mieux payé de sa catégorie.

** Images et informations : Barbara Davis, New Rochelle Public Library http://www.newrochelledowntown.com/history/?id=1

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nu #83 1926 01 09 Soap Box Racer (81 x 63,5cm)

Rockwell démontra pour la première fois ses talents de dessinateur à l'âge de six ans.Son père était un artiste amateur qui avait pour passion de reproduire à l'identique des illustrations prises dans des livres.Son grand père maternel était un anglais qui immigra à Yonkers au milieu du XIXème siècle pour faire fortune en peignant des portraits.Mais cela ne marcha pas comme il le souhaitait, aussi il changea de thèmes et se mit à peindre les chiens, les coqs et les chevaux préférés des sportifs anglais qui avaient amené avec eux leur tradition d'avoir des animaux à plus grande valeur que leur propre épouse !
Le grand-père de Norman s'appelait Thomas Hill et attachait beaucoup d'importance à la précision de ses peintures.
Rockwell a toujours pensé que son souci du détail était hérité de son grand-père.
Rockwell ne trichait jamais sur un détail, il le représentait tel qu"il était.
Cett "Caisse à Savon" ( "Soap Box" ) orange, avec son chassis en cageot et ses roues de poussette donne vraiment une sensation de vitesse.
La pente y est déjà pour beaucoup et les "trucs" des dessinateurs de cartoons, comme ce pauvre poulet qui se déplume au passage de la carriole , les roues qui s'emballent et le déplacement d'air que l'on prend en pleine figure sont pour une fois appliqués par Rockwell.
La gamine est sur le qui-vive, attentive au moindre obstacle. Le pilote, lui, est sûr de sa conduite, anticipant la route et son moindre cahot. Et le chien, derrière la caisse se demande bien ce qui se passe et n'ose surtout pas regarder, il s'accroche comme il peut à sa vie !
C'est la dernière couverture de Norman Rockwell dans ce style qui le caractérisait au cours des dix premières années de sa collaboration avec le Post.
Quatre semaines après "Soap Box Racer", la première couverture en couleurs parut et c'est à Norman Rockwell que revint l'honneur de la faire.

Les "Soap Box" comme celles-ci étaient très populaires au début du XXème siècle la première "caisse " connue date de 1904 et les gamins les construisaient eux-mêmes la plupart du temps.
Des courses de ces Soap Box Racers furent organisées à partir des années 30. La première course, le "Soap Box Derby" eut lieu à Dayton, dans l'Ohio en 1933. L'année suivante, la course devint championnat national. En 1935, elle fut déplacée à Akron, Ohio ,** car la piste était bien meilleure.

**Photo du blog:http://www.jalopyjournal.com/forum/showthread.php?t=414661&showall=1
 
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nu #84  1926 02 06 The Sign Painter (67 x 55cm)

Comme je vous l'ai dit plus haut, 1926 marque l'arrivée de la première couverture intégralement en couleurs, et c'est  à Norman Rockwell que revient l'honneur du changement : le 6 Février.
Et c'est un James K. Van Brunt sans moustache que l'on retrouve sur cette planche (L'éditeur du Post, George Horace Lorimer, ne voulait plus que Rockwell l'emploie car on le reconnaissait trop avec sa moustache, et, moyennant 10 $ de sa poche, Rockwell avait obtenu le "sacrifice" de l'ornement pileux de Van Brunt ! )
Le modèle a pris la place du maitre ! C'est Van Brunt l'artiste ! Joli clin d'oeil pour celui qui allait être un des modèles préférés de Rockwell.
Il s'applique à peindre l'enseigne de cette taverne "La pipe et la coupe" ("Ye" est l'ancienne forme écrite de "the" ). Nous somme en 1785, la domination anglaise est loin derrière, la révolution américaine est passée par là  et la tradition et l'identité du Post sont de faire coïncider le magazine avec la période coloniale et Benjamin Franklin.
L'ancêtre du Post serait né des mains de Benjamin Franklin en 1728, du moins, c'est ce que dit la vignette éditoriale dans chaque N° du Post. Or, il semble que "The Saturday Evening Post" ait réellement vu le jour le 4 août 1821 (soit plus de 30 ans après la mort de Franklin) sous forme d'un hebdomadaire qu'il conservera jusqu'au 8 février 1969. Ce n'est que vers la fin du XIXe siècle que Curtis Publishing Company a revendiqué la filiation avec The Pennsylvania Gazette fondé par Benjamin Franklin en 1728. Franklin est l'auteur du premier dessin de presse, avec le fameux "Join or Die" à l'adresse des 13 états sous domination anglaise pour qu'ils s'unissent dans le combat. Ce dessin parut le 9 Mai 1754

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A PROPOS DU
sep1921


Il n'y a pas que Norman Rockwell qui permet au Saturday Evening Post d'être le plus lu des magazines Américains. Des noms prestigieux continuent d'illustrer ce magazine, tels Charles Livingston Bull, E.M  Jackson, Sarah Stilwell Weber, Penrhyn Stanlaws, Bradshaw Crandall, Ellen Pyle ou William Haskell Coffin. Cliquez sur leur nom et regardez quelques unes de leurs couvertures.

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nu #85 1926 03 27 Phrenologist (? x ?cm)

La phrénologie fut introduite comme "science" par le docteur Viennois Franz Joseph Gall à la fin du XVIIIème siècle. La phrénologie visait à déceler les facultés et les penchants des hommes par la palpation des reliefs et des bosses du crâne.
Bannie de Vienne dès 1802 cette pseudo-science eût pourtant beaucoup de succès. Gall s'exile en france où ses travaux vont connaître une certaine renommée dans les milieux intellectuels parisiens. Mais c'est plus particulièrement en Angleterre et aux Etas Unis que ses thèses trouveront le meilleur écho parce que ces théories y servent à justifier l'infériorité naturelle des peuples colonisés.
Ambrose Bierce donnait ainsi sa définition de la phrénologie : L'art de piquer dans les poches à travers le scalp. Voilà une science bien habillée pour l'hiver !
Mais revenons à notre "Phrenologist" breveté par Norman Rockwell..
Il s'agit encore une fois de James K. Van Brunt, rebaptisé pour l'occasion "The great Professor Bumpski" et son affiche nous apprend qu'il dit tout : présent, passé et futur ! C'est encore plus que de la phrénologie, c'est de l'art divinatoire !
Sa moustache avait repoussé, et Monsieur Lorimer n'allait pas être content de retrouver encore une fois Van Brunt et sa moustache. Aussi, Rockwell la cacha derrière les mains du "Professor Bumpski", et le tour était joué.
Van Brunt était obsédé par sa moustache, et, il avait commencé à la faire repousser.
Dans son autobiographie, Rockwell se rappelle " qu'il passait des heures dans le studio à la peigner, et presque chaque jour il demandait si elle avait poussé. Je lui répondais que oui, et que c'était en bonne voie. Mais la vérité était que cela n'allait pas si vite. Je me doutais bien qu'il faudrait des années pour qu'elle repousse comme avant, et qu'il n'y aurait jamais assez de temps. Et puis, il devint un vieil homme de plus de 80 ans; sans doute que quand il était jeune, la vigueur de la moustache était venue d'elle même. Mais avec la vieillesse, elle ne reprit jamais l'ampleur qu'elle avait eue avant, avec ses magnifiques retours à leurs extrémités".
La dernière couverture où il apparaitra est "The Druggist" du 1939 03 18.

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nu #86 1926 04 24 Sunset ou Puppy Love ou Little Spooners (61 x 51cm)
 
Sûrement une des plus belles et des plus recherchées de Norman Rockwell. En tout cas, avec "No Swimming" du 1921 06 04, c'est une de celles que j'emmènerais sur une ile déserte.
C'est certainement la couverture de Rockwell qui a été la plus reproduite, que ce soit sur des calendriers, ou des cartes de voeux, des déclarations d'amour., des assittes, des timbres... 
Cette fillette qui s'abandonne tendrement sur l'épaule de son jeune compagnon, les fleurs à peine tenues dans la main. Ils regardent l'horizon et ce magnifique coucher de soleil.
Le banc est tout juste assez solide pour les porter. Le p'tit gars la protège de son bras timide.Le chien n'a plus aucun espoir pour la partie de pêche... Pourtant la canne était prête ! D'ailleurs, il y en a un qui ne s'y trompe pas, c'est le ver de terre qui se sent des airs de liberté et tente une sortie !
J'ai eu de la chance avec cette couverture, j'ai réussi à l'avoir la première (et la seule !) fois que je l'ai vue passer en 4 ans. Il a fallu casser la tirelire, mais une fois n'est pas coutume, hein! Enchère de dernière seconde! Mon coeur devait battre aussi fort que celui des deux amoureux devant leur coucher de soleil et que mon bonheur ce jour là avait la même intensité que le leur !
A propos de ce tableau, l'original est dans une collection privée. Assurément un bon placement ! Ce tableau mesure 51 x 61 cm
"Puppy Love"est une expression anglo-saxonne qui veut dire "romance", "amour" ressenti par les enfants ou les adolescents. On l'appelle ainsi, car ces sentiments sont comparables à la grande affection qu'ont les enfants pour leur animal familier ( Puppy = chiot ), un amour teinté d'innocence et d'idéalisme.
Et puis, voici quelques variations sur ce thème...
Même Google s'est pris au jeu : le 3 Février 2010, pour l'anniversaire de la naissance de Norman Rockwell, voici comment était le "Google" sur leur page d'accueil !

Le "Norman Rockwell Museum", Stockbridge, Massachusetts a posé sur ses murs ce tableau en Février 2015. Il appartenait à Bill Millis qui l’avait acheté en 1975. Il vient d’en faire don au Musée
"Nous sommes extrêmement reconnaissants de la générosité de la famille Milis" a déclaré Laurie Norton Moffatt, la directrice du Musée. "Réalisé au début de la carrière du peintre, ce tableau montre toutes les facettes de son génie, révélant sa fine observation de la nature humaine et de son humour"
Milis avait tout juste 26 ans quand il écrivit au peintre pour lui demander si certains de ses originaux étaient à vendre.
Le peintre lui répondit qu’en ce moment, beaucoup de ses œuvres étaient exposées à la gallerie Bernard Dannenberg à New York. Millis s’y rendit et demanda en montrant le tableau : "Celui-ci est-il à vendre ?" Le conservateur lui répondit que oui. "Oh mon Dieu" s'exclama Bill Milis
Milis envoya un chèque le lundi suivant – Il pense l’avoir payé 27000$ - et ce tableau a été accroché dans son salon pendant plus de 40 ans !
 
“Au cours des années, j'ai discuté avec ma famille de ce qu'il fallait faire avec ce tableau,” dit Bill Millis, qui a observé la valeur montante des peintures de Rockwell . “Alors j'ai décidé d’en faire don au Musée. J'ai pensé que ce serait le meilleur moyen d’aller de l'avant et visiter le Musée pendant que je suis encore en vie, et y emmener mes enfants et petits-enfants. Je suis juste heureux que la peinture soit là dans ce Musée. J'ai d'ailleurs écrit à Monsieur Rockwell une lettre et lui disant que je l'avais acheté, et je me souviens qu’il m’a répondu une lettre disant, "Je suis heureux que "Puppy Love" ait enfin un foyer heureux." Maintenant, il sera comme à la maison au Musée, où j'espère que des milliers de personnes pourront le voir comme nous l’avons vu pendant 40 ans.
              
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nu #87 1926 05 29 Declaration of Independance (94 x 71cm)

Cette couverture de Rockwell nous présentant Benjamin Franklin signant la Déclaration d'Indépendance des Etats-Unis pourrait nous faire penser que c'est ce même Franklin qui serait le père de cette déclaration. En fait, le comité de rédaction était composé de cinq membres ( John Adams, Roger Sherman, Benjamin Franklin, Robert Livingston et Thomas Jefferson), et il s'avère que le plus gros du texte a été rédigé par Thomas Jefferson.
Elle fut signée par les 56 délégués des Treize Colonies le 4 Juillet 1776 et ce jour est, depuis, la Fête Nationale.
Rockwell a pris grand soin de représenter Franklin comme si il s'accordait quelques secondes de pause, le temps d'un regard. Il s'est arrêté d'écrire, laissant sa plume en suspens, le regard convaincu d'un homme qui écrit l'histoire. Encore une fois la précision de l'habillement est extraordinaire, le bureau est simple mais imposant, les accessoires comme les plumes et l'encrier font vrais, et le parchemin que rédige Franklin sonne juste. Et le texte écrit sur l'estrade exprime toute la solennité de l'instant.
Encore une fois Rockwell touche ses lecteurs au plus profond de leurs racines : leur liberté.
Et c'est Pop Fredericks qui posa en Benjamin Franklin.

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nu #88 1926 06 26 The Scholar (? x ?cm)

Malgré les lunettes (les autres enfants l'appelaient "Moonie" - Face de Lune -, quand il était écolier, car il était tout pâle et portait des lunettes et il détestait cela), il ne faut pas penser que Rockwell s'est représenté enfant sur cette couverture. Il n'a jamais trop aimé cela, s'est contenté du minimum et a arrêté ses études en deuxième année de lycée.
On peut quand même dire qu'il a bien fait, et que la voie qu'il a choisie lui a plutôt bien réussi !
Le professeur, qui semble semble tenir des propos élogieux sur cet excellent élève, n'est autre que Dave Campion, qu'on a déjà vu en conducteur d'auto dans "The open Road", en raccommodeur de chaussettes dans " Threading the Needle "et en chanteur de Noel dans "Christmas Carol" , et qu'on découvrira plus tard entre autres en sherrif "Welcome in Elmville" , une timide apparition dans "Movie Star" et en vendeur de billets de voyages "Ticket Agent". Et puis,  j'ai quand même bien l'impression que c'est lui aussi dans "The Critic"mais je n'en mettrais pas ma main au feu !
C'était un vendeur de journaux, et il était très fier de paraitre en première page du Saturday Evening Post. Imaginez un peu quand quelqu'un le reconnaissait !

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89eme couverture #89  1926 08 14 The Bookworm (81 x 66cm)

Quand il était plus jeune, Rockwell avait voyagé et avait passé quelques mois à Paris. Il y retournera d'ailleurs en 1932 lors d'un long voyage en Europe qui devait durer 7 mois. Mais nous en reparlerons plus tard.
Son étal de bouquiniste ** lui a été inspiré par ceux que l'on trouve sur les quais de Seine, avec le même capharnaüm, les livres en désordre, toutes catégories mélangées. Il faut fouiller, c'est le mot d'ordre.
James K. Van Brunt a déjà fait son choix; deux livres sous le bras, et un sous le nez ! C'est bien qu'il soit myope, car cela facilite la tâche de Rockwell qui ne pouvait plus dessiner la moustache de son modèle, sous peine de voir refuser sa couverture par Lorimer ! Van Brunt est vraiment absorbé par sa lecture, et ses courses peuvent bien attendre.
Van Brunt était un petit homme qui pesait à peine 50 kg, et sa femme, Annabella en pesait plus de 110 ! Elle était décédée quelques années avant que Rockwell ne rencontre James K.
Il lui raconta comment elle faisait bien la cuisine et lui raccommodait bien ses chaussettes. "C'était une vraie femme de soldat" disait-il, aimant à rappeler qu'il avait combattu les Espagnols, et les Indiens et aussi participé à la Guerre Civile.
Sur cette couverture, Rockwell n'a encore pas lésiné sur les détails le parapluie et sa très belle poignée, le panier tressé, la liste de courses " Ne pas oublier les allumettes et le fromage" les livres de toutes tailles, et de tout style, les clous sur la planche, le renfort sur le pied de l'étal, le manteau de Van Brunt, attaché de travers, la patte qui devrait maintenir le tissu du parapluie enroulé, et qui ne l'est pas, et l'étiquette à moitié effacée sur la planche.
Il ya toujours énormément de choses à découvrir dans les tableaux de Rockwell.
**Photo du site http://le-bibliomane.blogspot.com/2008/09/restons-sur-les-quais-la-gent.html

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90eme couverture #90 1926 08 28 Contentment (? x ?cm)

Les meilleurs dessins n'ont pas besoin d'explications. Rarement Rockwell a rajouté, comme ici pour "Contentment" le titre écrit de la couverture. Il l'avait déjà fait pour "Vacation", et pour"Adventure" et il le refera pour "Pioneer" et pour "Adventurers". En y regardant bien, on se demande si elles ont vraiment besoin de ces inscriptions, elle se suffisent à elles-mêmes
Rockwell disait qu'il n'était jamais satisfait complètement  de ses peintures.
Pendant plusieurs années, il suivit un cours dans la classe de Peggy Worthington ** à Stockbridge. Les modèles posaient 20 minutes et s'arrêtaient 10 minutes. Parfois, le modèle avait fini son service, mais Rockwell était loin d'en avoir terminé, car il avait tendance à trop détailler, et recommencer souvent pour améliorer sa vision du tableau. Voici deux esquisses ** réalisées à cette époque.
En fait, c'est la profondeur d'une peinture, autant que la profondeur du sentiment du peintre qui distinguait Rockwell des autres illustrateurs américains. Et à chaque fois qu'on regarde à nouveau un de ses tableaux, on découvre des détails que l'on n'avait pas remarqués avant.

**Images provenant du livre :THE NORMAN ROCKWELL ALBUM ( © Double Day & Company 1961)

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nu #91 1926 10 02 The defeated Suitor   (86 x 71cm)     

Page 167 de son livre "NORMAN ROCKWELL ILLUSTRATOR" Norman Rockwell dit de cette couverture :
"C'est certainement une de mes plus mauvaises couvertures, si ce n'est la pire de toute ma carrière. Ce qui differencie une bonne couverture d'une mauvaise me dépasse. Parfois, tout vient facilement, d'autres fois, non !"
Je laisse ces commentaires de Rockwell à votre réflexion... et la couverture à votre appréciation!
Le garçon s'appelle Franklin H Lischke et voici d'autres couvertures du Post où il posa pour Norman Rockwell : "No Swimming", "Sneezing Spy, "Boy Gazing at Window", "The Rivals", "The Accordionist", "Self Portrait ", "The Buggy Ride", "Spring".

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nu #92 1926 12 04 Good Boys (? x ?cm)

Thomas Nast avait donné ses lettres de noblesse au Père Noël, et c'est en grande partie grâce à ses illustrations qu'il est arrivé jusqu'à nous tel que nous le connaissons. Son image fut ensuite amélioréee, adoucie, modernisée, sentimentalisée, voire idéalisée par  trois artistes majeurs de l'illustration américaine, Joe Leyendecker, Norman Rockwell et Haddon Sundblom.
Le Père Noël a sorti sa liste des bons garçons de sa besace et est en train de peaufiner son itinéraire pour la nuit de Noël. Il a déjà des clochettes attachées à sa jambe, sûrement pour exciter les rennes !
Sa mappemonde n'est pas de toute première jeunesse, mais elle est très belle, et très ouvragée.
Par contre, il ne faudra pas qu'il oublie d'enlever ses espèces de charentaises qu'il a aux pieds afin d'enfiler ses bottes. Et Mère Noël ferait bien d'aller lui acheter une autre paire de chaussettes, car celles-ci sont bien fatiguées... Le brave homme a une auréole au dessus de la tête, nous laissant entendre, qu'il est quasiment l'égal des dieux ! La plume d'oie sur l'oreille fait quand même un peu anachronique, car la loupe a l'air plutôt moderne. Mais bon, le Père Noël n'a, parait-il pas d'âge, alors on ne va pas chipoter.
Pas étonnant qu'avec des couvertures comme celle-ci, le Post augmente considérablement ses ventes. Il faut dire que les enfants adoraient ces images du père Noël, et n'avait pas grand mal à convaincre les mamans d'acheter le magazine.
La couverture de Noël, quelque soit le dessinateur, était décidément incontournable.

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